Pour être plus précis : que faire de notre héritage culturel ? Quelles actions mener pour donner accès à cet héritage culturel d’une incroyable richesse et diversité dont nous disposons en France ? Quelles actions mener pour assurer sa pérennité et permettre son enrichissement continu ?
L’accès à cet héritage culturel est le premier point à aborder, pas seulement parce que nos catalogues (les œuvres qui sont exposées, visibles) ne représentent qu’une infime portion de ce dont nous disposons dans nos fonds (les caves de nos musées), mais aussi parce que l’accès à cet héritage nécessite des connaissances préalables acquises par une faible proportion de la population. Faible proportion, qui explique probablement la faible fréquentation des lieux de culture.
Culture pour tous ?
Certains lieux d’exposition, proposent déjà des « formules » adaptées à différentes catégories de visiteurs (visite guidée pour les enfants, expositions spécialisées par tranche d’age). Ces efforts contribuent à une part de leurs succès, augmentant leur notoriété, et à partir de là leur fréquentation, et donc leurs ressources. La question, pour beaucoup de lieux, est : comment disposer des ressources initiales permettant d’entrer dans cette dynamique ?
L’INA, en donnant l’accès à une partie des ces archives sur Internet, a trouvé les ressources lui permettant de garantir pour l’avenir sa mission de conservation et préserver ainsi une partie du patrimoine en danger. L’intérêt de ce site réside d’ailleurs dans l’animation qui est faite autour d’un catalogue d’une grande richesse, permettant au visiteur de découvrir, en flânant, quelques trésors…
Numérisation, publication, animation, sont des premières pistes pour amener de nouveaux publics à profiter de notre héritage culturel. L’expérience de l’INA laisse penser que les ressources pour poursuivre la numérisation pourraient provenir de ces spectateurs. A condition de savoir amener les moteurs de recherches à proposer ces nouvelles ressources numériques, ce qui sous-entend d’enrichir les œuvres de contenus, d’actualités et pourquoi pas des ressentis des visiteurs.
Du virtuel au réel…
Au-delà ce ces nouveaux visiteurs virtuels à qui l’on fait découvrir des thèmes, des œuvres… de nouvelles façon de s’exprimer… Comment les amener à choisir d’employer leurs temps libres dans les lieux d’exposition. C’est en sachant répondre à des questions aussi diverses que la diversité du monde que nous pourrons les amener à envisager le parcours dans un musée comme leur premier choix.
Un exemple ? Je pose la question à un ami… 35 ans Marié, 2 enfants de 5 et 7 ans… Un musée ne serait pas vraiment le premier choix, sauf… si il y a un site Internet qui rassure sur la possibilité de visite guidée pour les enfants de cet age (comme au Louvre), il faudrait que ce ne soit pas trop loin de chez lui, qu’il y ait des possibilités de restauration sur place ou à proximité… Ah ! Encore une chose, son épouse apprécie l’art pictural, il a une nette préférence pour le concret, les choses utiles… Vous avez la réponse ?
Certitude de passer un bon moment
Cette réponse, il faut que le visiteur lui accorde sa confiance. Bien sur cette confiance viendra avec l’expérience : « vous m’avez conseillé cela, j’ai passé un bon moment, alors je suis prêt à suivre à nouveau votre conseil ». Les mécanismes de recommandation utilisés par certains marchands en ligne pourraient être d’une grande aide pour améliorer la qualité des réponses apportées par un tel service.
Le partage des opinions, avis, ou même au-delà, de travaux d’études ou de recherche permettra peut-être aussi de faire émerger de nouveaux talents ou de nouvelles approches. La coordination de travaux scolaires par des professeurs pour enrichir les éléments de base de notre patrimoine serait un parmi tant d’autres exemples possibles, sous réserve que les solutions techniques nécessaire à cette production collaborative soient disponibles. Ces travaux d’enrichissement pourraient être l’occasion de renforcement de lien entre les générations, en encourageant la co-production entre des scolaires et des personnes âgées échangeant sur un patrimoine local facilement accessible pour eux.
Ce serait évidement l’occasion de rassembler autour des visiteurs les connaissances et l’expertises de professionnels aux métiers très différents : archéologues, conservateurs, archivistes, architectes, urbanistes… qui chacun dans sa spécialité dispose d’information d’une incroyable richesse sur les trésors proches de nous.
Numériser le patrimoine, l’Enrichir d’informations complémentaires, et le Partager le plus largement possible… Le partage d’information comme moteur d’accès à notre héritage culturel, ça vous tente ?