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Pourquoi choisir une politique qui ne bénéficie qu’à 1% de la population ?

Les enfants ont toujours de très bonnes questions. Une des dernières qui m’ait demandée pas mal d’efforts pour trouver une réponse acceptable est en relation avec le mouvement des 99%. Je vous la livre ici et espère vos réflexions pour y apporter une meilleure réponse : «si une  politique ne bénéficie qu’à 1% de la population, pourquoi plus de 50% de la population d’un pays votent pour un représentant qui appliquera cette politique ?».

Imbéciles

Comme il s’agit de mes enfants et que le respect des autres me semblent être une valeur importante à transmettre, se contenter de dire qu’il s’agit d’imbéciles ne fait pas partie des réponses acceptables.

Complot

Dire qu’ils sont manipulés par les médias, par des discours habiles jouant sur leurs peurs ou leur ignorance de certains aspects du fonctionnement de l’économie, de la finance etc… est une réponse également facile… mais qui appelle immédiatement un pourquoi : «Pourquoi leurs adversaires ne le disent pas ?» (ou plutôt pourquoi toi tu ne le dis pas ? Et oui ce sont mes enfants et les arguments faciles ne le restent pas très longtemps…)

Mode de scrutin

L’argument du mode de scrutin a été je le crois mon préféré. Même si la durée de la réponse fait que je ne suis pas sur qu’ils m’aient vraiment suivi jusqu’au bout ou si ils ont préférés abandonner là le questionnement 😉 . L’argument du mode de scrutin se décompose comme suit. Au premier tour de l’élection, moins de 20% des votants choisissent les candidats arrivants en tête et étant sélectionnés pour le deuxième tour, la proportion de personnes à convaincre qu’ils auraient quelques choses à perdre ou à gagner en choisissant un candidat qui appliquera pourtant une politique principalement bénéfique au 1% est donc bien moins grande que plus de 49%. Au deuxième tour, n’importe quelle question posée demandant à un grand nombre de personne de choisir entre 2 options amènera une réponse à 50/50 (ou presque… c’est le presque qui fait le roi). C’est à cause de cela que nous pouvons collectivement choisir un représentant qui agira pour quelques aspects conformément à nos valeurs (et à nos intérêts) et pour de nombreux autres à l’opposé.

Condorcet

Et c’est à cause de cela que Condorcet a mis au point un mode de scrutin permettant de représenter le meilleur choix d’un groupe parmi une liste d’options (pour en savoir plus l’article de Wikipedia est une bonne source : Nicolas de Condorcet – Théoricien de systèmes de vote).

Je crois qu’il serait temps de retenir ce mode de scrutin pour choisir nos représentants à la Présidence, à l’assemblée, dans les instances territoriales.

Qu’en pensez-vous ?

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betahaus – coworking à Berlin

 J’ai profité de ma présence à Berlin pour ALE2011, pour aller visiter betahaus, un espace de coworking.

Description rapide

J’entre dans une grande pièce très lumineuse au rez-de-chaussée d’un immeuble de bureau. A ma gauche, une estrade sur laquelle sont installés fauteuils, canapés et tables basses, et ou discutent un groupe de quelques personnes et ou une autre plus loin est en train de lire. Face à moi une grande salle de restaurant, des fleurs sont sur les tables, puis un bar. Le mur du fond est recouvert par une immense ardoise indiquant le code du wifi, les tarifs des consommations et le menu du jour.

Je bois un café avant de m’avancer par la porte du fond qui m’amène à l’Open Design Center (ODC) ou l’on trouve des établis et de nombreux outils… et des créations, des prototypes…

Au dessus, les espaces de bureaux dont l’accès est réservé aux seuls membres, sauf le jeudi matin lors de la visite organisée.

Quelques photos :

 

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Google+

En quelques jours, Google+ a provoqué une avalanche de messages dans ma boite aux lettres : notifications, invitations etc… montrant si cela était nécessaire l’engouement suscité par la nouvelle création du géant de l’exploitation de données comportementales.

Google+ n’apporte pas de nouveautés sur les principes de fonctionnement par rapport aux agrégateurs qui l’ont précédés : hi5, Orkut ou Facebook bien sur. C’est de la centralisation de données personnelles que vient la valeur pour les utilisateurs… et bien sur pour celui qui détient une vue globale des données comportementales et du graphe social des liens entre les utilisateurs du réseau.

A ce niveau, la catégorisation par « cercle » des contacts de chaque utilisateur va apporter une information complémentaire probablement très utile à exploiter à des fins marketing…

Bien sur, une autre option est de construire un système pair à pair permettant d’assurer le même partage d’information « entre amis » sans échanger ce service contre la cession des données statiques et dynamiques nous caractérisant… Le problème à résoudre ? Le financement… Car dans ce cas, il n’est plus question de financer le logiciel par l’exploitation des données…

Pour aller plus loin, vous pouvez regarder un projet comme diaspora ou vous intéresser à ce que fait status.net avec identi.ca par exemple…

 

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TEDxAlger

Le 9 avril se tiendra à Alger le premier événement TEDx d’Algerie, le TEDxAlger. Fadhila Brahimi (Personal Branding) est le premier intervenant annoncé pour cette édition.

L’organisation a proposé un concours dont le but est de découvrir les intervenants et permettant de gagner sa participation à l’événement.

Ce premier TEDx sera suivi du 18 au 22 avril par la Semaine du Web avec un Start up week end, un Joomla Day…

Bravo aux organisateurs !

PS : les places pour TEDxBordeaux seront disponibles sous peu, rester à l’écoute : www.tedxbordeaux.com

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Lift11 : troisième jour

Hasan Elahi, a été arrêté en 2002 à son retour aux Etats-Unis et suspecté d’être un terroriste… A partir de ce moment, même une fois qu’il a été démontré qu’il n’était pas un terroriste, il devait informer le FBI de tout ses déplacements. Il a alors décidé, de rendre ces informations publiques sur l’intégralité de ces déplacements, de ces appels téléphoniques, de ces dépenses par carte bancaire… etc… une prise de conscience sur les traces que nous laissons… http://trackingtransience.net/ un démarrage très puissant pour les conférences de cette troisième journée de Litf11.
Marcel Kampman, est venu présenter le projet Dream School, mené près d’Amsterdam (projectdreamschool.org), le projet est de créer la meilleure école pour les Pays-Bas et non la meilleure école des Pays-Bas. Les sources d’inspiration sont par exemple Ken Robinson. Les outil et méthodes sont publiés et disponibles librement. Le projet va conduire à la création d’une nouvelle école, fusion de trois écoles, et comptera 3000 étudiants et 300 professeurs.
Tara Shears, a pris la suite pour parler des recherches menées au CERN grâce au LHC (Large Hadron Collider) qui permettront d’identifier les incohérences dans les théories actuelles sur le comportement des particules.
Attila Bujdoso concluait cette matinée avec la session Open Stage, pour nous parler de remixer l’architecture. L’objectif étant de dépasser le mode de fonctionnement quasi solitaire de l’architecte pour permettre une co-création à plusieurs architectes. Cette question ouvre alors des questions sur les droits associés à cette création. Le projet RemixArchitecture propose d’appliquer les principes du logiciel libre à l’architecture et envisage des publications sous licences CreativeCommons : remixarchitecture.org
C’est l’heure de la pause pour le déjeuner, avec une bonne discussion sur les liens entre coworking, innovation et développement économique, une bonne dose de motivation pour faire aboutir le projet de coworking à Bordeaux !
Kevin Slavin ouvrait l’après-midi pour parler des algorithmes qui nous gouverne. Il a adopté une approche très pédagogique qui permettait de comprendre aisément son propos en partant des débuts de la détection de l’approche des avions, grâce à des amplificateurs acoustiques… pour pouvoir les détecter de plus loin, car il devenait plus rapide, on fait ensuite appel à des radars, ce qui conduit à concevoir des avions indétectables… jusqu’à ce qu’ils deviennent détectables, grâce à de nouveaux algorithmes, et c’est le crash. Une fois le point fait sur le développement d’une boucle détection/dissimulation, Kevin Slavin fait le parallèle avec le mouvement de capitaux, la volonté de certaines banques de dissimuler leurs mouvements de capitaux en divisant en petits montants, générés par des algorithmes les rendants indétectables, des transactions très importantes, qui auraient dans le cas ou elles seraient détectées un fort impact sur le cours, ont conduit d’autres acteurs à appliquer des algorithmes de détections… et à s’approcher des noeuds d’interconnexion des réseaux pour réduire au plus court leurs temps d’intervention sur les marchés. Ces mécanismes ou on laisse la main à des algorithmes pour multiplier les transactions sur les marchés conduisent parfois au crash et amène les marchés à perdre 10% d’un cout avec des transactions aberrantes à moins d’1 cent ou plus 100 000 $ pour certains titres.
Kevin Slavin citait également le cas de la production cinématographique qui utilisent les appréciations des utilisateurs des réseaux de locations ou de VOD pour déduire les films que les gens vont aimer dans le futur… ce qui constitue le cahier des charges de prochains films. L’étape suivante pour les traders sur les marchés financiers est d’opérer au sein de dark pools marchés opaques ou les algorithmes n’ont pas leur place (ni personne d’ailleurs). Une excellente intervention !
Vlad Trifa venait ensuite parler de l’Internet des objets. Le web que l’on connait a pu exister car on pouvait s’appuyer sur un standard commun, l’absence de standard ne permet pas aujourd’hui l’émergence d’un Internet des objets. Vlad Trifa encourageait alors à adopter un standard commun pour développer l’accès aux objets et ainsi pouvoir les utiliser à partir de différentes interfaces : niwea.
Sabine Hauert vient ensuite nous convaincre des bienfaits de la robotique qui est là pour nous faciliter la vie, l’exemple de l’aspirateur, du bras artificiel articulé pour une personne ayant subi une amputation, les automobiles se conduisant seules (élimination des accidents) et le robot qui s’occupe du linge à la maison du panier de linge salle au placard. La robotique peut également nous permettre de travailler mieux, avec les robots de telepresence, les entrepots automatiques, nous permettre d’explorer de nouveaux possibles, comme créer un réseau de communication avec des mini robots avions, ou se lancer dans l’exploration sur terre ou dans l’espace.
Sabine Hauert évoquait également les challenges, la préhension avec le développement de système de préhension universelle… et elle m’a définitivement fait peur en envisageant un Internet pour robots leur permettant de partager leurs connaissances et de s’apprendre mutuellement de nouvelles connaissances… Elle ne me rassurait pas vraiment en évoquant l’absence de cadre légal et la compléxité d’en adopter un (I fought the law…) et les questions d’éthique… et à ce moment à l’écran le robot était un fusil, on est plus prêt de Terminator que d’Asimov. Une question a été posée sur l’impact sur l’emploi et une réponse sur les robots feront les emplois que l’on ne veut pas faire… Et j’ajouterais que comme nous aurons un revenu de vie, cela ne sera pas si important qu’aujourd’hui !
La session Open Stage revenait à Caecilia Charbonnier qui présentait la capture des mouvements d’une danseuse et   la reproduction de ces mouvements en temps réel.
Après la pause, la dernière session de Lift11 était consacrée à l’espace, Honor Harger présentait l’histoire de la radio astronomie, possibilité découvrete par hasard à la création du téléphone dont les fils faisait de parfaites antennes et générait un bruit de fond étonnant. Lucie Green présentait ensuite ses recherches sur le soleil. Jennifer Magnolfi présentait le programme de conception d’habitat spatial de longue durée, station spatiale en orbite ou base sur la Lune ou Mars. Elle pointait une approche de conception importante proposant d’inclure la possibilité d’improvisation de l’utilisateur dans la conception initiale (cette phrase est plus profonde qu’il n’y parait…).
Cette session sur l’espace était conclue par l’astronaute Claude Nicollier qui a fait plusieurs sorties dans l’espace pour réparer le télescope Hubble (copie du slide sur les raisons du succès)
Retrouvez le programme de Lift11, les vidéos, les supports de présentation etc… sur le site : https://liftconference.com/lift11
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Lift11 : deuxième jour

Tiffany St James débutait cette deuxième journée de Lift en proposant un plan d’action pour créer de l’engagement au sein des communautés en ligne. Plan d’action que je pourrais résumer en disant, il faut s’engager dans une réelle conversation et quitter le mode de communication unidirectionnelle classique.

Chris Heatcote poursuivait cette session sur les communautés en ligne, pour évoquer les communautés invisibles. Les communautés qui utilisent l’Internet comme support mais ne sont pas sur le web, ou pas visible sur le web, elles peuvent par exemple utiliser des applications mobiles, mais n’ont pas de site web. Des communautés qui permettent aux personnes de faire ce qu’elle préfèrent : parler de leur sujet d’intérêt.

Azeem Azhar abordait la question de la réputation en ligne et suggérait que nous allions nous orienter vers une « monnaie universelle » de réputation, qui dépasserait les évaluations locales à un outil, comme les recommandations de linkedin, ou les évaluations d’ebay. Cela m’a évidement fait penser aux whuffies de Cory Doctorow, concept d’évaluation de réputation développé ensuite par Tara Hunt.

Memi Beltrame, pour la session Open Stage, présentait Artypedia.org, un site présentant des définitions de l’Art que je vous laisse découvrir : http://artypedia.org

Steve Portigal introduisait une nouvelle session sur les modèles d’innovation en interrogeant la façon dont nous collectons les besoins et concevons les solutions. Il proposait une approche permettant de détecter des besoins réels et de pouvoir y répondre. Aller sur le terrain, regarder ce que les gens font, et leur proposer des solutions extrêmes pour analyser comment ils répondent à ces solutions pour comprendre ce qui est réellement important pour eux.

Nick Coates poursuivait cette session pour parler de ce qu’est la co-création. Une présentation très riche présentant 6 principes de la co-création : pas de spectateur, diversité, humilité, implication des utilisateurs, taille du groupe, la réponse n’est pas déjà là. Les 3Cs : Créativité, Collaboration, Contrôle.

Thomas Sutton terminait cette session par une intervention sur l’innovation ouverte (open innovation) présentant comment innover avec ses utilisateurs.

Il était temps pour un break 😉 et c’est le déjeuner ! On a parlé jeux vidéos et j’ai appris des tas de choses étonnantes sur les approximations mathématiques et sur les simulations !

Steffen Walz débutait l’après-midi en chantant le titre de sa présentation sur la gamification. Bien différente de la pointification que l’on rencontre plus souvent. Il recommande de revenir au racine des jeux pour concevoir des jeux utilisables dans différents environnements.

Retour à l’analogique (et au français) avec Etienne Mineur qui produit des livres papiers mêlant principes des jeux vidéos et interface papier. Il a présenté également des jeux sur interface tactile avec des pions physiques, ou l’inverse des jeux physiques ou le pion est un téléphone. Passionnant ! A découvrir sur les éditions volumiques : http://www.volumique.com/fr/

Une bonne pause après les jeux et on enchaine avec la monnaie…

Brian Solis ouvrait cette session avec les devises sociales (social currencies). Sa présentation est avant tout une mise en garde sur la mesure de notre « crédit social » à nos dépens, utilisé pour mesurer le risque de défaillance pour un pret, ou pour évaluer si l’on est digne d’être embauché… Il propose alors de prendre conscience de cette mesure et de la tourner à notre profit pour décider de ce que l’on partage pour augmenter notre « crédit social »… Les mesureurs : klout ou peerindex par exemple.

Philippe Gendret développait l’évolution de la monétisation des publications : journaux, magazines, livres en fonction des usages et des supports de lectures. Face à cette grande variété, ils envisagent d’offrir des prix et des fonctionnalités différentes en fonctions des usages, depuis le mobile, en passant par les e-ink reader, les tablettes tactiles jusqu’au ordinateurs personnels.

Simon Redfern, que nous avions fait (avec Ayeba) intervenir lors de la session FlossVision lors de l’édition 2010 de l’OpenWorldForum, il présentait le projet OpenBank, destiné à éliminer la corruption sévissant dans les institutions par une transparence absolue du fonctionnement pour les ONG et les entreprises recevant du financement public, et une transparence réglable pour les entreprises et les particuliers.

Yuri Suzuki, prenait la suite pour une session open stage, et présentait ses créations de design pour les dyslexiques et particulièrement de musique pour les dyslexiques qui ne peuvent lire les partitions, ce qui a donné lieu au Color Chaser qui suit une ligne noir et joue un son lorsqu’il rencontre une couleur.

Les illustrations sont réalisées en direct par Strategic Illustration : Elisabeth Auzan, Sarah Clark et Sabine Soeder et c’est véritablement impressionnant !

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Lift11 : première journée

Arrivée à Lift juste avant le déjeuner, première impression très positive, les gens que je croise sont tranquilles et accueillants. Je déjeune avec une partie de l’équipe qui fait la régie, ce qui me permet d’apprendre pourquoi les micro-casques c’est si compliqué… et pourquoi il n’y en a pas en standard dans les salles de conférence (micro-omnidirectionnel, grande sensibilité, larsen, mauvaise qualité difficilement admissible, fragile…)

Je me promène dans l’espace démo, des étudiants sont en train de faire de la balançoire dans au milieu de l’espace de présentation des projets, distrayant 😉

Entrée dans la salle de conférence, pénombre, décors et éclairage de la scène coordonnée avec le slide de présentation des intervenants qui tourne sur une musique électronique. Les participants (Lifters) sont installés confortablement dans des fauteuils et disposent de tables pour poser leurs ordinateurs, de micro pour intervenir et de casques pour la traduction simultanée. Je me présente à mes voisins qui sont très accueillant eux aussi (ONU et Banque… pas ce que j’imaginais en venant… Il faut que je dépasse vite les idées préconçues ! ).

La session d’accueil des « participants venant pour la première fois à Lift » commence. Le fondateur et 4 liftosaures (des dinosaures de lift) viennent présenter pourquoi ils viennent et reviennent à Lift : la qualité des conférences bien sur, mais surtout l’ambiance la grande diversité de personnes que l’on peut rencontrer, que l’on doit rencontrer, en choisissant de partager avec ses voisins ses impressions. Lift apporte ainsi de nouvelles idées et de nouvelles rencontres ! Cela correspond parfaitement à mon objectif ! Parfait !

En route pour la conférence !

Don Tapscott commence la keynote d’ouverture en évoquant les récents événements en Tunisie et en Egypte pour montrer à quel point le monde a changé : les révolutions n’ont plus de leader, elles sont auto-organisées grace à la technologie permettant les interactions directes entre les personnes. Nous sommes à présent à un âge d’intelligence en réseau et il alors temps d’inventer les modèles permettant à cette intelligence en réseau de gouverner le monde !

Je retiendrais de l’intervention de Jean-Claude Biver sa suggestion de récompenser par une prime les erreurs, car l’innovation ne peut se produire qu’en prenant le risque de faire des erreurs.

David Galbraith a ensuite présenté le rôle des personnes dans l’évolution de l’Internet, présentant l’avantage des recommandations des personnes sur celles des robots, et montrant comment les évolutions des consommations produisaient un risque sur l’évolution du net et de sa neutralité.

Explain, not complain.

Ben Hammersley, probablement mon intervention préférée jusque là, engage la génération intermédiaire, à traduire aux plus agés ceux qu’ils ne peuvent comprendre de cette évolution des modèles d’organisation rendues possibles par l’Internet. Cette évolution que les plus jeunes, les digital natives, ont totalement intégré comme normale… Eux, ils ne comprennent pas que les plus vieux ne puissent comprendre ! Expliquer plutôt que se plaindre, car en Europe la majorité est constituée de ces plus agés, contrairement à d’autres pays ou les digital natives forment la majorité. Inspirant et drôle, bravo !

Open Stage pour Matthias Lufkens sur la twitplomacy, comment les dirigeants du monde utilisent twitter et interagissent entre eux, excellent !

Et premier break ! Go !
Café, pomme, discuter, jouer avec les détecteurs de mouvement, regarder des robots se promener !

Et c’est reparti avec Alexander Osterwalder et une présentation sur la structuration de la création d’entreprise par la systématisation d’exploration de business model. C’est une présentation de son livre Business Model Generation…

Dorian Selz est ensuite venu présenter l’application qu’il a fait lors de la création de plusieurs sociétés de modèle d’organisation dépassant le modèle classique du command and control, amusant cela rejoint une discussion que je viens d’avoir lors du break avec quelques lifters, je suis en terrain connu pour la cible, le chemin pour y parvenir me passionne…

Birgitta Ralston et Alexandre Bau sont ensuite venu présenter leur expérience de la création de la plate-forme de création Transplant en Norvège.

Yasmine Abbas enchaine avec une présentation sur les néo-nomades, et j’ai du un peu décrocher car je ne suis pas sur d’avoir bien compris le sens de son propos : un monde ou la mobilité choisie ou subie produit du stress et du gachi ? un monde à changer ?

La transformation d’organisation pour dépasser le modèle du commande et contrôle est évidement un terrain connu pour moi, une question dans les conversations « off » m’était posée. Cela doit être difficile à vendre car il faut trouver un client qui est réellement envie de changer et pas un qui ne veut se contenter que de cosmétique pour prolonger le status quo ? Hummm avec ce que j’ai appris aujourd’hui je dirais qu’il faut continuer à expliquer que l’on peut changer… et ne surtout pas rester à se plaindre de ceux qui ne veulent pas changer 😉

Les lifters se retrouve ensuite pour une soirée fondue très sympathique au cours de laquelle j’ai apprécié à nouveau les échanges et l’enthousiasme (et la fondue aussi oui 😉 )

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Turn freedom on

Eben Moglen a donnée la keynote de cloture de la première journée de l’OpenWorldForum le 30 septembre 2010.

La liberté était le thème principal de l’adresse d’Eben Moglen.

La liberté apportée par les travaux du mouvement pour le logiciel libre qui a réussi à mettre de la liberté dans de nombreuses machines pour l’offrir à leurs utilisateurs. C’est également la liberté d’apprendre qui permet de libérer de nombreuses personnes.

Eben Moglen s’inquiétait ensuite du dévoiement du réseau Internet, conçu au départ comme un réseau de pairs à pairs qui au fil des années est devenu un réseau de plus en plus centralisé avec des serveurs et des clients. Serveurs détenant les informations personnelles des utilisateurs devenues consommateurs d’informations distribuées par des serveurs au travers de lignes aux débits asymétriques.

500 millions de personnes laissent toutes les informations de leurs vies être collectées dans une grande base de données qui va être exploitée pour le profit d’un fou

Cette phrase d’Eben Moglen apparaitra sur twitter de nombreuses fois lors de la keynote. Le dévoiement du réseau Internet par rapport à sa conception originale peut être corrigé en replaçant les informations de chaque utilisateurs sur leurs serveurs personnels. Ces informations personnelles, ils pourront décider de les partager avec leurs pairs (leurs amis) et avec personne d’autre et bien sur personne ne pourra plus disposer d’une base de données centralisées contenant toutes les données de tous.

C’est cette inquiétude pour la liberté des individus qui a été l’initiateur du projet gnu social, déjà proposé dans des serveurs Foo Plug et qui va donc nous permettre de reprendre en main nos données.

A lire :

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Lift11

Je participerai aux conférences Lift en 2011 du 2 au 4 février à Genève ! Le programme des années précédentes m’avait à chaque fois intéressé mais je n’avais jamais pu m’y rendre.

Pour en savoir plus sur les conférences Lift, vous pouvez visiter le site Lift ici : http://liftconference.com/lift11

Vous pouvez surtout réserver votre ticket et obtenir 25% de réduction grace au code suivant : IXDTENZT. En effet, un système de promotion virale a été mis en place, jusqu’à 5 personnes peuvent utiliser ce code et je bénéficierais également d’une réduction sur mon ticket lorsqu’elles le feront.

Le tarif Super Early Bird est disponible jusqu’au 31 aout, le Early Bird jusqu’au 30 septembre !

Au plaisir de vous retrouver la-bas !

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La croissance par le partage

Charles-H. Schulz d’Ars Aperta, a animé  à La Cantine une table-ronde sur les modèles de développement et de collaboration au sein des projets du logiciel libre :

– Tristan Nitot, Mozilla Europe
– Nicolas Barcet,
Ubuntu (Canonical)
– Louis Montagne,
Bearstech
– John Lejeune,
Hackable Devices
– Luis Belmar,
Itaapy

Tristan Nitot fait remarquer en introduction que la notion de croissance, au sens de croissance économique, n’intéresse pas l’association fédère la communauté Mozilla, les revenus qu’elle retire de ses activités étant destinés à assurer la pérennité des projets qu’elle porte.

Cette matinée d’échanges et de découvertes des méthodes et processus à l’intérieur des communautés Open Source et de la conduite de projets en mode agile se propose de répondre aux questions :

– comment gère-t’on une communauté open source?
– projets informatiques classiques et projets open source: différences, ressemblances…
– existe-t’il des critères d’évaluation pour les projets open source?
– quelles sont les implications juridiques et opérationnelles?

Comment gère-t’on une communauté ?

Une gestion complexe très dépendante de la nature et de l’intention des acteurs. L’exemple de Collibri, communauté mise en place au sein du pôle de compétitivité Cap Digital, va regrouper des entreprises, des laboratoires de recherches, aux intentions divergentes. Cette approche est très différentes de communauté du logiciel libre qui font parfois appel à un « dictateur bienveillant », notion qui met à mal l’approche « communataire ».

L’exemple de Mozilla, une communauté travaillant pour elle-même, c’est à dire pour accomplir la mission du Mozilla Manifesto, utilisant des méthodes d’entreprises pour atteindre cette objectif au service du bien commun : l’ouverture d’Internet.

Le « Comment ? » amène la question aux outils et aux usages, outils pour pouvoir travailler à plusieurs wiki, tracker… demandant à connaitre des usages de politesse… Etapes techniques à la création d’une communauté nécessaire mais pas suffisantes pour avoir une communauté. L’existence d’une communauté demandant à formaliser un code de conduite de cette communauté respectant les motivations diverses des acteurs : besoin, économique, gloire, utilité, réseau… Cela nécessite un animateur de la communauté, ou plutôt des animateurs de communautés comme pour Ubuntu. Cela nécessite également que l’instigateur initial, individu ou entreprise ne garde pas la main-mise sur le produit fabriqué par la communauté.

Le développement personnel de chaque individu d’une communauté est une préoccupation importante de l’animateur de la communauté. Chaque contributeur doit trouver au cours de son implication dans une communauté une rétribution correspondant à ses aspirations.

John Lejeune amène la table-ronde sur le terrain du réel, la conception, la production et la distribution de matériel, nécessitant un apport financier plus important… Et la transposition des méthodes du logiciel libre aux matériels permet de dépasser les limites physiques classiques.

Gestion des projets ?

La gestion des projets est-elle similaire ? Pas vraiment ! L’approche agile de pilotage des projets est une constante des différentes communautés qui choisissent une approche itérative, avec une publication de produit à chaque itération qui permet de coller au besoin ou à l’envie des utilisateurs.

Interpellé depuis la tribune pour expliquer ce qu’est l’agilité en trois mots… Beaucoup plus de trois mots pour le faire… Pfff… prévenez-moi la prochaine fois !

Ces utilisateurs étant parfois représentés par un dictateur bienveillant comme il arrive dans les sociétés au développement classique. Mark ShuttleWorth s’est par exemple auto-proclamé dictateur bienveillant de la communauté et à en parallèle mis en place une organisation communautaire avec un contrôle par les pairs. Cette organisation n’est pas représentative de toutes les communautés, Mozilla a par exemple une approche par méritocratie ou les acteurs doivent démontrer qu’ils savent faire avant d’obtenir un badge avalisant une fonction différente, les actions étant toujours réalisées sous le contrôle des pairs. Debian dans son organisation est lui un projet démocratique.

Evaluation d’un projet ou d’une communauté ?

Ubuntu utilise des critères d’inclusion de produits dans la distribution avec les main inclusion requirements qui vont être utilisés pour évaluer ces produits. Ces critères sont bien sur évaluer par les équipes en les appréciant en fonction du besoin. Un sujet d’avenir…

Une remarque dans les questions sur l’utilisation de métrique sur le code produit comme avec le projet Ohloh.

Community management, gestion de communauté ?

Que gère-t-on ? certaines par les personnes et les membres de cette communauté ! Ce que l’on gère c’est plutôt la cohérence du groupe, la motivation des membres pour appartenir au groupe…

Interaction des entreprises avec les communautés :

  • travailler comme une communauté
  • travailler avec une communauté
  • l’entreprise veut fabriquer sa propre communauté

L’histoire de la création de Mozilla, issue de la société Netscape, rachetée par AOL (ce qui n’était pas favorable à des contributions externes) qui va véritablement démarrer à avoir une histoire communautaire à partir du moment ou AOL va jeter l’éponge et que la Fondation Mozilla va être créée.

L’approche d’Ubuntu est différente avec une société Canonical à but lucratif qui finance une communauté Ubuntu à but non lucratif.

OpenOffice.org souffre de certaine volonté de puissance au sein du projet (le rachat de Sun par Oracle va d’ailleurs probablement avoir des développements complexes pour ce projets).

Croissance ?

On en revient en conclusion sur la croissance. Quelle croissance ? Croissance des indicateurs de valeurs partagés au sein d’une communauté. Ces indicateurs ne sont bien sur par des indicateurs uniquement purement économique…

La croissance par le partage dépasse ces indicateurs et il n’y a pas à ce jour d’indicateurs communément partagés permettant de valoriser cette croissance.

Comme pour la croissance du PIB dans notre vie actuelle, les indicateurs économiques sont inadaptés à mesurer notre richesse individuelle et la richesse de nos sociétés !

Les questions et remarques à présent :

Une remarque essentielle de Sophie Gautier (OpenOffice.org) sur l’enthousiasme et le plaisir éprouvé par les contributeurs d’une communauté, et c’est probablement une des capacités essentielles d’un animateur de communauté de susciter cet enthousiasme.

Le Release early / Release often est important, il doit être pris en considération le risque d’épuisement de la communauté si le rythme est trop élevé. En corolaire, il est important de considérer la modularité du produit afin que le produit à sortir ne soit pas trop complexe et demander trop d’effort.

Jean-Baptiste Kempf à la tête du projet VideoLan (VLC) assure de la nécessité de l’enthousiasme puisque c’est le moteur des membres de VLC projet réalisé entièrement par des bénévoles. Il interroge également le release early / release often en posant la question du rythme lié à la complexité.

Plus que de la gestion, c’est plus un rôle de cristallisation de la communauté qui va permettre à l’enthousiasme de s’exprimer au sein de cette communauté.

Une autre question sur le sentiment d’appartenance à une communauté si le produit est géré et contrôlé à 100% par une entité commerciale… Est-ce une communauté ou un fan club ? Tout dépends de l’implication des membres… et de leur capacité à influer sur les orientations du produit.

Une question sur la possibilité de créer des communautés en internes dans les entreprises et même de communautés qui vont pouvoir être publier à l’extérieur de l’entreprise. Les exemples sont nombreux dans l’administration, avec la Gendarmerie nationale et OCS Inventory et GLPI, la création de l’Adullact, la BBC…

L’avantage de la communauté basée sur l’utilisation de licence libre permettant de ne pas perdre de temps à négocier des contrats puisque la licence est déjà là…

Une belle matinée vivement la prochaine !