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ALE 2014 – deuxième et troisième jour

Cet article évoque les deuxième et troisième jour de la non-conférence 2014 du réseau ALE (Agile Lean Europe). Le résumé du premier jour est ici.

Ce deuxième jour de la non-conférence ALE 2014, débute par une session par Josef Scherer, Self-designing Feature Teams @BMW. Pour influer sur la culture d’une grande organisation, Josef explique qu’il est nécessaire d’établir une structure permettant à la culture d’exister ou d’évoluer. Josef a ensuite présenté les structures d’atelier permettant à des équipes de se recomposer en équipe dédiée à des fonctionnalités (et non plus par role dans un processus en cascade) et cela en moins d’une demi-journée.

Stephen Parry prenait la suite avec un approfondissement de sa session de la veille pour créer une organisation en capacité d’apprendre et de s’adapter. Stephen parle ici de créer les conditions, le climat permettant le développement de cette culture. Stephen a présenté l’application du diagnostique Climetrics mesurant le climat dans les organisations suivant 4 axes : Engaging, Learning, Leading, Improving. L’exemple présenté montre que pour passer d’une organisation « diriger et contrôler » il ne s’agit pas d’avoir des objectifs d’amélioration continue, mais une transformation complète de la façon de faire. Comme dans les exemples de la première session, ce sont les équipes qui ont dessiné la nouvelle organisation (et pas le management).

Paweł Pustelnik présentait comment créer et faire croitre la culture de leur organisation Future Processing. La culture se voit dans l’atmosphère, dans le climat présent dans l’équipe, dans les valeurs que les membres partagent.

Great Software… because we put people first.

J’ai trouvé intéressante l’idée d’habiller un des couloirs de l’entreprise avec les événements importants de l’entreprise depuis sa création, ainsi que celle du mur de photo de toutes les personnes de l’entreprise, également importante. Le support de Pawel est ici.

J’ai malheureusement manqué les sessions de lightning talks (probablement le meilleur me dira plus tard Pablo).

Les sessions de Pecha Kucha (20 slides x 20 secondes) était excellentes :

  • Christof Braun – Trust me – this is important
  • Alberto Brandolini – The final words about software estimation
  • Martin Klose – Coderetreat – perfect practice makes perfect
  • Pawel Brodzinski – Building Teams – We got it all wrong!

J’ai butiné au cours de ces sessions open space et participé à une seule excellente session celle de Sabina Abdulajeva qui nous faisait prendre conscience de notre corps.

Felienne Hermans concluait cette deuxième journée en proposant : « Putting the science in computer science« . C’était assez amusant d’essayer une approche scientifique sur une question troll : « quel est le meilleur langage de programmation ? ». Il s’avère que la réponse des participants ne dépends d’aucun des critères que l’on entends régulièrement cités pour défendre tel ou tel langage, mais dépends principalement de la disponibilité de librairies open source.

Le troisième jour débutait par la Keynote des enfants. J’ai oublié de préciser que ALE est une conférence à laquelle les époux(ses) et les enfants sont invités à participer ce qui contribue également à une ambiance particulière. Les enfants ont donc préparés une keynote au cours de laquelle l’ensemble des participants ont contribué à peindre une fresque avec leurs mains.

J’ai ensuite proposé une session « The Agile and Open Source Way » et j’ai obtenu enfin les feedbacks qui vont me permettre de faire évoluer radicalement le contenu de la session et d’augmenter son impact et son utilité (un grand merci pour ceux qui ont pris le temps de me donner des feedbacks).

C’est Olaf Lewitz qui a gagné l’opportunité de proposer un talk surprise. Il a choisi de nous proposer sa session « De-scaling your organization« . C’était excellent et inspirant, à la fois sur le contenu et la façon de le proposer.

Pour les lightning talks, l’émotion du moment ne fait retenir que le talk que ma fille Emma (12 ans) a donné (et en anglais). Merci à tous les participants pour leur enthousiasmes et leurs retours positifs.

Les sessions de Pecha Kucha du jour étaient excellentes également :

  • Oana Juncu – Key ingredients of storytelling
  • Antonio López – Using Social Network Analysis for an Agile transformation
  • Shannon Jean Ewan – Agile processes evolve. Agility is here to stay

J’ai participé à deux sessions open space, celle proposée par Olaf Lewitz nous a fait découvrir le personality poker et nous nous sommes dit avec Pablo que nous allions le traduire en français, et une en vue de la préparation de la conférence de l’année prochaine : ALE15 (oui j’y pense déjà et j’y serai).

Jennie Jepsen assurait la Keynote de cloture et faisait une nouvelle fois référence à la science (celle du fonctionnement de notre cerveau cette fois) pour expliquer nos problématiques de transformation.  Cela a au moins le mérite de rappeler que lorsque l’on dit science, on dit approche scientifique et qu’avant de s’intéresser à des résultats, il faut s’intéresser aux protocoles des expériences.

Un grand merci à Future Processing pour ces actions dans le cadre du sponsoring de cette édition ALE : Massage (avec les masseuses qui travaillent habituellement chez eux à temps plein), Soirée… et j’ai même gagné un cadeau en donnant une définition de ce qu’était faire du développement agile : « Build a product with all the emotions and intelligence of the team ».

Un grand merci à tous les participants, intervenants, organisateurs (quelque soit leurs roles) pour cette excellente édition !

Les liens depuis les noms des intervenants cités pointent sur leurs comptes Twitter, et je vous encourage à les suivre !

Les photos d’Olaf, de Pablo, de Tomek, de Antonio

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ALE 2014 – premier jour

Ce premier jour de la non-conférence 2014 du réseau ALE (Agile Lean Europe) était particulièrement riche ! Une richesse que je ne fais qu’effleurer dans ce compte-rendu rapide. Le programme est un mix entre des sessions préparées et sélectionnées par les participants du sofa « programme » et un open space (pour ceux qui veulent contribuer aux éditions suivantes, tout le monde peut participer aux Sofas d’organisation de la conférence, ce qui en fait une non-conférence).

La keynote de Stephen Parry présentait l’importance de créer les conditions de la confiance dans l’organisation pour lui permettre de se développer. Créer ces conditions va permettre à une organisation « Commander et Contrôler » ou plutôt comme le dit Stephen, une organisation « Diriger et Espérer » de passer à une organisation « Ecouter et Adapter ». Le support de présentation est publié ici.

J’ai particulièrement apprécié ensuite la présentation de Petri Heiramo sur l’évolution de l’organisation de Futurice. La croissance de l’organisation ayant détruit le bien être et la performance de l’organisation, la conduite d’une transformation façon agile (c’est à dire en faisant prendre les décisions par les personnes elles-mêmes) vers une organisation en Tribut (Tribes) est très intéressante. Cela va me faire une page de plus à créer dans la catégorie « Inspiration » du wiki d’eNovance (désolé cette partie est réservée aux eNovancers pour l’instant). Les Tributs font de 30 à 50 personnes et doivent en tous les cas se scinder si elles atteignent la taille de 60. Les Tributs sont pluridisciplinaires de façon à traiter une prestation pour un client de bout en bout. 3 à 4 chefs de tributs sont sélectionnés par les membres de chaque tributs pour : représenter la tribut à l’extérieur, s’assurer de la construction des équipes pour les projets clients, faire que les clients soient heureux, que les employés soient heureux, définir une stratégie de développement. Le développement des compétences est de la responsabilité de l’employé avec le support des chefs de tribut et des 2 personnes du HC (Human Care, ce ne sont pas des RH ici…).

La présentation de Pawel Wrzeszcz (Software Mill) expliquant comment ils ont aplati la hiérarchie de leur entreprise de 20 personnes (20 CEOs company) tombait ensuite bien pour aborder certaines questions comme la transparence des informations. Sur la transparence des salaires leur démarche a été :

  1. ouvrir les informations comptables
  2. publier les salaires
  3. déterminer ensemble un algorithme pertinent pour gérer les augmentations de rémunération

Alors que des disparités notables existaient dans les rémunérations, leurs publications n’a produit une tempête qu’à retardement. Ils ont trouvés le moyen de gérer cela en définissant un algorithme définissant la rémunération cible de chacun, en explicitant les règles qui définissaient qui seraient augmentés en premier quand les revenus augmenteraient. Cela a permis de focaliser toute l’équipe sur l’augmentation des revenus de l’entreprise (tout en donnant du temps pour résorber les écarts justifiés seulement par les fluctuations du marché de l’emploi dans l’IT).

Après le déjeuner, j’enchainais avec 3 sessions de l’open space. La première pour approfondir la transformation de l’organisation de Futurice, la seconde pour discuter de la difficulté à accepter l’incertitude des estimations dans l’entreprise (ou nous avons parlé du processus d’élaboration de budget Beyond Budgeting) et la troisième pour approfondir les discussions autour de la transparence dans l’entreprise.

Les sessions préparées ont repris ensuite avec le « How to quit your job » de Sergey Kotlov, que je remercie pour son idée de capturer sa satisfaction au jour le jour en fixant un seuil, si 75% de choses étaient satisfaisantes dans la journée alors il choisi le vert, sinon ce sera rouge. Je pourrais ajouter une proposition pour le Happiness Index d’eNovance en disant que si 75% de choses sont satisfaisantes alors ce serait le smiley :), si 50% ce serait le 😐 et à moins alors ce serait 🙁 en associant à cela qu’un feedback rédigé est appréciable et utile dans les 3 cas.

L’approche de Wiktor Żołnowski nous disant que nous sommes tous géniaux (tous les êtres humains) était très intéressante pour faire comprendre la nécessité de la confiance à priori dans nos capacités, et la nécessité de partager les informations dont nous disposons plutôt que d’essayer de convaincre l’autre qu’il a tort.

J’ai apprécié pour terminer la présentation #noemployees de Juha Heimonen and Antti Kirjavainen sur leur expérimentation en cours chez Flowa. Cela m’a rappelé la réflexion de Fabrice Aimetti, un des associés d’Ayeba, émettant l’idée que la société ne devrait peut-être être qu’une société d’associés.

BveHLJ-IIAAIl0iDe nombreuses choses donc, qui me donnent envie de retoucher mon intervention planifiée vendredi matin… à suivre donc 🙂 Je remercie au passage Target Process pour le Tshirt qu’ils ont édité pour ma session !

Les liens depuis les noms des intervenants cités pointent sur leurs comptes Twitter, et je vous encourage à les suivre !

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The Agile and Open Source Way

agiletourSpeakingAtJe donnerai le 27 septembre, à l’occasion de l’édition 2013 de AgileTour Brussels une conférence intitulée : The Agile and Open Source Way.

Le pitch de cette conférence en anglais est :

The Agile and Open Source Way is the conference for everyone who wants to scale agile in multiple distributed teams. This session will also help you to collaborate upstream with Open Source projects. 

Whether you want to improve interactions with other teams inside or outside your company, or just interested in scaling from more than one team, you will find in this session the information you need, illustrated by a real case.

Ce qui revient à dire que cette conférence est destiné à ceux qui veulent être agile à grande échelle avec plusieurs équipes distribuées. Cette session abordera aussi la collaboration à des projets de logiciel libre ou Open Source. Que vous souhaitiez améliorer vos interactions avec d’autres équipes à l’intérieur ou à l’extérieur de votre entreprise, ou êtes juste intéressé par l’agilité au delà d’une équipe, vous trouverez les informations dont vous avez besoin, et ceci illustré par un cas réel.

J’ajoute une question pour les lecteurs de ceci : Quels sont les points que vous aimeriez voir traités lors de cette conférence ?

Pour répondre : mail, twitter ou les commentaires de ce billet !

A question to readers: What are the topics that must be addressed during this conference?

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Stopper ACTA

Say no to ACTA par QuadratureDuNet

ACTA, s’informer et agir : http://www.laquadrature.net/fr/video-acta-sinformer-et-agir

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It’s the system stupid!

John Seddon – It’s the system stupid! from AGILEMinds on Vimeo.

A voir, l’intervention de John Seddon lors de Lean Kanban 2011

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Pourquoi choisir une politique qui ne bénéficie qu’à 1% de la population ?

Les enfants ont toujours de très bonnes questions. Une des dernières qui m’ait demandée pas mal d’efforts pour trouver une réponse acceptable est en relation avec le mouvement des 99%. Je vous la livre ici et espère vos réflexions pour y apporter une meilleure réponse : «si une  politique ne bénéficie qu’à 1% de la population, pourquoi plus de 50% de la population d’un pays votent pour un représentant qui appliquera cette politique ?».

Imbéciles

Comme il s’agit de mes enfants et que le respect des autres me semblent être une valeur importante à transmettre, se contenter de dire qu’il s’agit d’imbéciles ne fait pas partie des réponses acceptables.

Complot

Dire qu’ils sont manipulés par les médias, par des discours habiles jouant sur leurs peurs ou leur ignorance de certains aspects du fonctionnement de l’économie, de la finance etc… est une réponse également facile… mais qui appelle immédiatement un pourquoi : «Pourquoi leurs adversaires ne le disent pas ?» (ou plutôt pourquoi toi tu ne le dis pas ? Et oui ce sont mes enfants et les arguments faciles ne le restent pas très longtemps…)

Mode de scrutin

L’argument du mode de scrutin a été je le crois mon préféré. Même si la durée de la réponse fait que je ne suis pas sur qu’ils m’aient vraiment suivi jusqu’au bout ou si ils ont préférés abandonner là le questionnement 😉 . L’argument du mode de scrutin se décompose comme suit. Au premier tour de l’élection, moins de 20% des votants choisissent les candidats arrivants en tête et étant sélectionnés pour le deuxième tour, la proportion de personnes à convaincre qu’ils auraient quelques choses à perdre ou à gagner en choisissant un candidat qui appliquera pourtant une politique principalement bénéfique au 1% est donc bien moins grande que plus de 49%. Au deuxième tour, n’importe quelle question posée demandant à un grand nombre de personne de choisir entre 2 options amènera une réponse à 50/50 (ou presque… c’est le presque qui fait le roi). C’est à cause de cela que nous pouvons collectivement choisir un représentant qui agira pour quelques aspects conformément à nos valeurs (et à nos intérêts) et pour de nombreux autres à l’opposé.

Condorcet

Et c’est à cause de cela que Condorcet a mis au point un mode de scrutin permettant de représenter le meilleur choix d’un groupe parmi une liste d’options (pour en savoir plus l’article de Wikipedia est une bonne source : Nicolas de Condorcet – Théoricien de systèmes de vote).

Je crois qu’il serait temps de retenir ce mode de scrutin pour choisir nos représentants à la Présidence, à l’assemblée, dans les instances territoriales.

Qu’en pensez-vous ?

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betahaus – coworking à Berlin

 J’ai profité de ma présence à Berlin pour ALE2011, pour aller visiter betahaus, un espace de coworking.

Description rapide

J’entre dans une grande pièce très lumineuse au rez-de-chaussée d’un immeuble de bureau. A ma gauche, une estrade sur laquelle sont installés fauteuils, canapés et tables basses, et ou discutent un groupe de quelques personnes et ou une autre plus loin est en train de lire. Face à moi une grande salle de restaurant, des fleurs sont sur les tables, puis un bar. Le mur du fond est recouvert par une immense ardoise indiquant le code du wifi, les tarifs des consommations et le menu du jour.

Je bois un café avant de m’avancer par la porte du fond qui m’amène à l’Open Design Center (ODC) ou l’on trouve des établis et de nombreux outils… et des créations, des prototypes…

Au dessus, les espaces de bureaux dont l’accès est réservé aux seuls membres, sauf le jeudi matin lors de la visite organisée.

Quelques photos :

 

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Lift11 : troisième jour

Hasan Elahi, a été arrêté en 2002 à son retour aux Etats-Unis et suspecté d’être un terroriste… A partir de ce moment, même une fois qu’il a été démontré qu’il n’était pas un terroriste, il devait informer le FBI de tout ses déplacements. Il a alors décidé, de rendre ces informations publiques sur l’intégralité de ces déplacements, de ces appels téléphoniques, de ces dépenses par carte bancaire… etc… une prise de conscience sur les traces que nous laissons… http://trackingtransience.net/ un démarrage très puissant pour les conférences de cette troisième journée de Litf11.
Marcel Kampman, est venu présenter le projet Dream School, mené près d’Amsterdam (projectdreamschool.org), le projet est de créer la meilleure école pour les Pays-Bas et non la meilleure école des Pays-Bas. Les sources d’inspiration sont par exemple Ken Robinson. Les outil et méthodes sont publiés et disponibles librement. Le projet va conduire à la création d’une nouvelle école, fusion de trois écoles, et comptera 3000 étudiants et 300 professeurs.
Tara Shears, a pris la suite pour parler des recherches menées au CERN grâce au LHC (Large Hadron Collider) qui permettront d’identifier les incohérences dans les théories actuelles sur le comportement des particules.
Attila Bujdoso concluait cette matinée avec la session Open Stage, pour nous parler de remixer l’architecture. L’objectif étant de dépasser le mode de fonctionnement quasi solitaire de l’architecte pour permettre une co-création à plusieurs architectes. Cette question ouvre alors des questions sur les droits associés à cette création. Le projet RemixArchitecture propose d’appliquer les principes du logiciel libre à l’architecture et envisage des publications sous licences CreativeCommons : remixarchitecture.org
C’est l’heure de la pause pour le déjeuner, avec une bonne discussion sur les liens entre coworking, innovation et développement économique, une bonne dose de motivation pour faire aboutir le projet de coworking à Bordeaux !
Kevin Slavin ouvrait l’après-midi pour parler des algorithmes qui nous gouverne. Il a adopté une approche très pédagogique qui permettait de comprendre aisément son propos en partant des débuts de la détection de l’approche des avions, grâce à des amplificateurs acoustiques… pour pouvoir les détecter de plus loin, car il devenait plus rapide, on fait ensuite appel à des radars, ce qui conduit à concevoir des avions indétectables… jusqu’à ce qu’ils deviennent détectables, grâce à de nouveaux algorithmes, et c’est le crash. Une fois le point fait sur le développement d’une boucle détection/dissimulation, Kevin Slavin fait le parallèle avec le mouvement de capitaux, la volonté de certaines banques de dissimuler leurs mouvements de capitaux en divisant en petits montants, générés par des algorithmes les rendants indétectables, des transactions très importantes, qui auraient dans le cas ou elles seraient détectées un fort impact sur le cours, ont conduit d’autres acteurs à appliquer des algorithmes de détections… et à s’approcher des noeuds d’interconnexion des réseaux pour réduire au plus court leurs temps d’intervention sur les marchés. Ces mécanismes ou on laisse la main à des algorithmes pour multiplier les transactions sur les marchés conduisent parfois au crash et amène les marchés à perdre 10% d’un cout avec des transactions aberrantes à moins d’1 cent ou plus 100 000 $ pour certains titres.
Kevin Slavin citait également le cas de la production cinématographique qui utilisent les appréciations des utilisateurs des réseaux de locations ou de VOD pour déduire les films que les gens vont aimer dans le futur… ce qui constitue le cahier des charges de prochains films. L’étape suivante pour les traders sur les marchés financiers est d’opérer au sein de dark pools marchés opaques ou les algorithmes n’ont pas leur place (ni personne d’ailleurs). Une excellente intervention !
Vlad Trifa venait ensuite parler de l’Internet des objets. Le web que l’on connait a pu exister car on pouvait s’appuyer sur un standard commun, l’absence de standard ne permet pas aujourd’hui l’émergence d’un Internet des objets. Vlad Trifa encourageait alors à adopter un standard commun pour développer l’accès aux objets et ainsi pouvoir les utiliser à partir de différentes interfaces : niwea.
Sabine Hauert vient ensuite nous convaincre des bienfaits de la robotique qui est là pour nous faciliter la vie, l’exemple de l’aspirateur, du bras artificiel articulé pour une personne ayant subi une amputation, les automobiles se conduisant seules (élimination des accidents) et le robot qui s’occupe du linge à la maison du panier de linge salle au placard. La robotique peut également nous permettre de travailler mieux, avec les robots de telepresence, les entrepots automatiques, nous permettre d’explorer de nouveaux possibles, comme créer un réseau de communication avec des mini robots avions, ou se lancer dans l’exploration sur terre ou dans l’espace.
Sabine Hauert évoquait également les challenges, la préhension avec le développement de système de préhension universelle… et elle m’a définitivement fait peur en envisageant un Internet pour robots leur permettant de partager leurs connaissances et de s’apprendre mutuellement de nouvelles connaissances… Elle ne me rassurait pas vraiment en évoquant l’absence de cadre légal et la compléxité d’en adopter un (I fought the law…) et les questions d’éthique… et à ce moment à l’écran le robot était un fusil, on est plus prêt de Terminator que d’Asimov. Une question a été posée sur l’impact sur l’emploi et une réponse sur les robots feront les emplois que l’on ne veut pas faire… Et j’ajouterais que comme nous aurons un revenu de vie, cela ne sera pas si important qu’aujourd’hui !
La session Open Stage revenait à Caecilia Charbonnier qui présentait la capture des mouvements d’une danseuse et   la reproduction de ces mouvements en temps réel.
Après la pause, la dernière session de Lift11 était consacrée à l’espace, Honor Harger présentait l’histoire de la radio astronomie, possibilité découvrete par hasard à la création du téléphone dont les fils faisait de parfaites antennes et générait un bruit de fond étonnant. Lucie Green présentait ensuite ses recherches sur le soleil. Jennifer Magnolfi présentait le programme de conception d’habitat spatial de longue durée, station spatiale en orbite ou base sur la Lune ou Mars. Elle pointait une approche de conception importante proposant d’inclure la possibilité d’improvisation de l’utilisateur dans la conception initiale (cette phrase est plus profonde qu’il n’y parait…).
Cette session sur l’espace était conclue par l’astronaute Claude Nicollier qui a fait plusieurs sorties dans l’espace pour réparer le télescope Hubble (copie du slide sur les raisons du succès)
Retrouvez le programme de Lift11, les vidéos, les supports de présentation etc… sur le site : https://liftconference.com/lift11
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Lift11 : deuxième jour

Tiffany St James débutait cette deuxième journée de Lift en proposant un plan d’action pour créer de l’engagement au sein des communautés en ligne. Plan d’action que je pourrais résumer en disant, il faut s’engager dans une réelle conversation et quitter le mode de communication unidirectionnelle classique.

Chris Heatcote poursuivait cette session sur les communautés en ligne, pour évoquer les communautés invisibles. Les communautés qui utilisent l’Internet comme support mais ne sont pas sur le web, ou pas visible sur le web, elles peuvent par exemple utiliser des applications mobiles, mais n’ont pas de site web. Des communautés qui permettent aux personnes de faire ce qu’elle préfèrent : parler de leur sujet d’intérêt.

Azeem Azhar abordait la question de la réputation en ligne et suggérait que nous allions nous orienter vers une « monnaie universelle » de réputation, qui dépasserait les évaluations locales à un outil, comme les recommandations de linkedin, ou les évaluations d’ebay. Cela m’a évidement fait penser aux whuffies de Cory Doctorow, concept d’évaluation de réputation développé ensuite par Tara Hunt.

Memi Beltrame, pour la session Open Stage, présentait Artypedia.org, un site présentant des définitions de l’Art que je vous laisse découvrir : http://artypedia.org

Steve Portigal introduisait une nouvelle session sur les modèles d’innovation en interrogeant la façon dont nous collectons les besoins et concevons les solutions. Il proposait une approche permettant de détecter des besoins réels et de pouvoir y répondre. Aller sur le terrain, regarder ce que les gens font, et leur proposer des solutions extrêmes pour analyser comment ils répondent à ces solutions pour comprendre ce qui est réellement important pour eux.

Nick Coates poursuivait cette session pour parler de ce qu’est la co-création. Une présentation très riche présentant 6 principes de la co-création : pas de spectateur, diversité, humilité, implication des utilisateurs, taille du groupe, la réponse n’est pas déjà là. Les 3Cs : Créativité, Collaboration, Contrôle.

Thomas Sutton terminait cette session par une intervention sur l’innovation ouverte (open innovation) présentant comment innover avec ses utilisateurs.

Il était temps pour un break 😉 et c’est le déjeuner ! On a parlé jeux vidéos et j’ai appris des tas de choses étonnantes sur les approximations mathématiques et sur les simulations !

Steffen Walz débutait l’après-midi en chantant le titre de sa présentation sur la gamification. Bien différente de la pointification que l’on rencontre plus souvent. Il recommande de revenir au racine des jeux pour concevoir des jeux utilisables dans différents environnements.

Retour à l’analogique (et au français) avec Etienne Mineur qui produit des livres papiers mêlant principes des jeux vidéos et interface papier. Il a présenté également des jeux sur interface tactile avec des pions physiques, ou l’inverse des jeux physiques ou le pion est un téléphone. Passionnant ! A découvrir sur les éditions volumiques : http://www.volumique.com/fr/

Une bonne pause après les jeux et on enchaine avec la monnaie…

Brian Solis ouvrait cette session avec les devises sociales (social currencies). Sa présentation est avant tout une mise en garde sur la mesure de notre « crédit social » à nos dépens, utilisé pour mesurer le risque de défaillance pour un pret, ou pour évaluer si l’on est digne d’être embauché… Il propose alors de prendre conscience de cette mesure et de la tourner à notre profit pour décider de ce que l’on partage pour augmenter notre « crédit social »… Les mesureurs : klout ou peerindex par exemple.

Philippe Gendret développait l’évolution de la monétisation des publications : journaux, magazines, livres en fonction des usages et des supports de lectures. Face à cette grande variété, ils envisagent d’offrir des prix et des fonctionnalités différentes en fonctions des usages, depuis le mobile, en passant par les e-ink reader, les tablettes tactiles jusqu’au ordinateurs personnels.

Simon Redfern, que nous avions fait (avec Ayeba) intervenir lors de la session FlossVision lors de l’édition 2010 de l’OpenWorldForum, il présentait le projet OpenBank, destiné à éliminer la corruption sévissant dans les institutions par une transparence absolue du fonctionnement pour les ONG et les entreprises recevant du financement public, et une transparence réglable pour les entreprises et les particuliers.

Yuri Suzuki, prenait la suite pour une session open stage, et présentait ses créations de design pour les dyslexiques et particulièrement de musique pour les dyslexiques qui ne peuvent lire les partitions, ce qui a donné lieu au Color Chaser qui suit une ligne noir et joue un son lorsqu’il rencontre une couleur.

Les illustrations sont réalisées en direct par Strategic Illustration : Elisabeth Auzan, Sarah Clark et Sabine Soeder et c’est véritablement impressionnant !

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Lift11 : première journée

Arrivée à Lift juste avant le déjeuner, première impression très positive, les gens que je croise sont tranquilles et accueillants. Je déjeune avec une partie de l’équipe qui fait la régie, ce qui me permet d’apprendre pourquoi les micro-casques c’est si compliqué… et pourquoi il n’y en a pas en standard dans les salles de conférence (micro-omnidirectionnel, grande sensibilité, larsen, mauvaise qualité difficilement admissible, fragile…)

Je me promène dans l’espace démo, des étudiants sont en train de faire de la balançoire dans au milieu de l’espace de présentation des projets, distrayant 😉

Entrée dans la salle de conférence, pénombre, décors et éclairage de la scène coordonnée avec le slide de présentation des intervenants qui tourne sur une musique électronique. Les participants (Lifters) sont installés confortablement dans des fauteuils et disposent de tables pour poser leurs ordinateurs, de micro pour intervenir et de casques pour la traduction simultanée. Je me présente à mes voisins qui sont très accueillant eux aussi (ONU et Banque… pas ce que j’imaginais en venant… Il faut que je dépasse vite les idées préconçues ! ).

La session d’accueil des « participants venant pour la première fois à Lift » commence. Le fondateur et 4 liftosaures (des dinosaures de lift) viennent présenter pourquoi ils viennent et reviennent à Lift : la qualité des conférences bien sur, mais surtout l’ambiance la grande diversité de personnes que l’on peut rencontrer, que l’on doit rencontrer, en choisissant de partager avec ses voisins ses impressions. Lift apporte ainsi de nouvelles idées et de nouvelles rencontres ! Cela correspond parfaitement à mon objectif ! Parfait !

En route pour la conférence !

Don Tapscott commence la keynote d’ouverture en évoquant les récents événements en Tunisie et en Egypte pour montrer à quel point le monde a changé : les révolutions n’ont plus de leader, elles sont auto-organisées grace à la technologie permettant les interactions directes entre les personnes. Nous sommes à présent à un âge d’intelligence en réseau et il alors temps d’inventer les modèles permettant à cette intelligence en réseau de gouverner le monde !

Je retiendrais de l’intervention de Jean-Claude Biver sa suggestion de récompenser par une prime les erreurs, car l’innovation ne peut se produire qu’en prenant le risque de faire des erreurs.

David Galbraith a ensuite présenté le rôle des personnes dans l’évolution de l’Internet, présentant l’avantage des recommandations des personnes sur celles des robots, et montrant comment les évolutions des consommations produisaient un risque sur l’évolution du net et de sa neutralité.

Explain, not complain.

Ben Hammersley, probablement mon intervention préférée jusque là, engage la génération intermédiaire, à traduire aux plus agés ceux qu’ils ne peuvent comprendre de cette évolution des modèles d’organisation rendues possibles par l’Internet. Cette évolution que les plus jeunes, les digital natives, ont totalement intégré comme normale… Eux, ils ne comprennent pas que les plus vieux ne puissent comprendre ! Expliquer plutôt que se plaindre, car en Europe la majorité est constituée de ces plus agés, contrairement à d’autres pays ou les digital natives forment la majorité. Inspirant et drôle, bravo !

Open Stage pour Matthias Lufkens sur la twitplomacy, comment les dirigeants du monde utilisent twitter et interagissent entre eux, excellent !

Et premier break ! Go !
Café, pomme, discuter, jouer avec les détecteurs de mouvement, regarder des robots se promener !

Et c’est reparti avec Alexander Osterwalder et une présentation sur la structuration de la création d’entreprise par la systématisation d’exploration de business model. C’est une présentation de son livre Business Model Generation…

Dorian Selz est ensuite venu présenter l’application qu’il a fait lors de la création de plusieurs sociétés de modèle d’organisation dépassant le modèle classique du command and control, amusant cela rejoint une discussion que je viens d’avoir lors du break avec quelques lifters, je suis en terrain connu pour la cible, le chemin pour y parvenir me passionne…

Birgitta Ralston et Alexandre Bau sont ensuite venu présenter leur expérience de la création de la plate-forme de création Transplant en Norvège.

Yasmine Abbas enchaine avec une présentation sur les néo-nomades, et j’ai du un peu décrocher car je ne suis pas sur d’avoir bien compris le sens de son propos : un monde ou la mobilité choisie ou subie produit du stress et du gachi ? un monde à changer ?

La transformation d’organisation pour dépasser le modèle du commande et contrôle est évidement un terrain connu pour moi, une question dans les conversations « off » m’était posée. Cela doit être difficile à vendre car il faut trouver un client qui est réellement envie de changer et pas un qui ne veut se contenter que de cosmétique pour prolonger le status quo ? Hummm avec ce que j’ai appris aujourd’hui je dirais qu’il faut continuer à expliquer que l’on peut changer… et ne surtout pas rester à se plaindre de ceux qui ne veulent pas changer 😉

Les lifters se retrouve ensuite pour une soirée fondue très sympathique au cours de laquelle j’ai apprécié à nouveau les échanges et l’enthousiasme (et la fondue aussi oui 😉 )