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Au delà des mesures

Beyond Measure: The Big Impact of Small Changes est un livre de Margaret Heffernan. C’est un des livres publiés par TED.

Les suggestions de petits changement qui peuvent améliorer l’impact des équipes commencent par la confiance.

Beyond-MeasuresConfiance

L’auteur propose un exercice à pratiquer avec les membres de l’équipe. Former des paires, une personne va poser de vraies questions comme : « qui êtes vous vraiment? », « que voulez-vous dans la vie ? » et écouter les réponses pendant 5 minutes en maintenant le contact visuel. On échange les rôles pour 5 nouvelles minutes.

J’ai déjà essayé des exercices similaires s’appuyant sur l’appreciative inquiry pour débuter des journées d’ateliers ou de formation avec des personnes ne se connaissant pas ou peu. Et je confirme que c’est très efficace.

La confiance entre les membres d’une équipe est un pré-requis pour développer notre capacité à parler de nos erreurs, et par la même à développer notre capacité à apprendre de nos erreurs.

Capital social

Margaret aborde ensuite la notion de capital social en disant :

« La dynamique entre les personnes est ce qui amène l’organisation à la vie. »

Elle explique l’importance de ce temps que l’on passe ensemble au travail, lors des pauses ou lors du déjeuner. Elle donne même l’exemple de ce centre d’appel ou la décision de synchroniser les pauses des employés a conduit à améliorer radicalement la performance du service.

Interruptions

De même, elle rappelle que si du temps doit être dédié aux interactions entre les personnes, il doit aussi être aménagé du temps calme sans interruption pour favoriser la concentration. J’ai abordé ce sujet dans un article précédent : Laissez nous coder. Un des exemples donnés montrant le danger de faire plusieurs tâches à la fois est une étude scientifique. L’étude commence en montrant une séquence vidéo d’un enregistrement télévisé de l’explication de la stratégie d’une entreprise faite par un dirigeant. La séquence est typique d’une chaine d’information continue avec les multiples bandeaux défilants, les informations météos etc… Il était demandé aux personnes d’être très attentives car elles devraient répondre à des questions après cette courte séquence. Il leur était ensuite demandé leur avis sur la stratégie de l’entreprise. Et si, ils avaient des souvenirs confus de ce qui avait été dit, mêlé avec des informations sur la météo, le cours de certaines actions, ou des faits divers, ils étaient incapables d’articuler une quelconque critique de la stratégie. La conclusion de l’étude sur le « multi-tâche » est que cette pratique empêche de penser. Plutôt inquiétant lorsque l’on sait qui sont les plus fervents adeptes de cette pratique dans les organisations

Repos

Elle cite également des études sur la durée du travail (plus de 11 heures par jour conduit à la dépression) ou la nécessité de reposer le cerveau 7 à 8 heures par jour, moins réduisant la capacité à penser.

Leadership

L’auteure rappelle l’effet Pygmalion : espérer de grandes choses et elles se produiront probablement. Cela nous rappelle l’importance de se fixer des objectifs ambitieux bien sur, mais surtout de croire en la capacité des personnes à les atteindre.

Elle encourage également à supprimer les silos, à donner le pouvoir à chaque individu, à accepter que le leadership soit fluide, soit lié à la compétence et non aux titres, rangs etc… Les titres, rangs risquant d’amener une partie des personnes (malheureusement la majorité) à croire qu’ils ne sont pas assez bon… et à faire jouer l’effet Pygmalion mais dans le mauvais sens.

Elle recommande aux personnes de choisir de faire de la place pour leur contribution, même si ce n’est pas leur travail ou leur rôle, juste parce que c’est leur vie.

L’auteure donne aussi l’exemple des check list qui a réduit d’un tiers la mortalité en médecine. Une façon de prendre le pouvoir à certains pour donner mandat à tous. C’est aussi abordé dans le livre dont est issu cet article : Boites noires.

Lorsque l’on accepte qu’il y a des personnes talentueuses partout, ces personnes ne pensent pas seulement au travail à faire, mais à pourquoi il doit être fait, et comment on pourrait le faire. Elles se sentent responsables de l’ensemble.

Elle termine sur une dernière recommandation, lorsque vous avez fait ce qui était nécessaire, posez vous une question : quelle serait la chose en plus que vous pourriez faire qui rendrait les personnes heureuses ?

Un livre que vous pouvez lire (ou écouter) et pour commencer vous pourriez démarrer par une des conférences TED données par l’auteure :

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La photo d’entête est de Ryan McGuire.

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I am still standing

Il y a quelque temps, j’ai ajouté une carte dans la colonne arrivée de mon tableau kanban personel (je peux partager le modèle si nécessaire). La carte était labellisée « Standing Desk » (bureau assis/debout).

Lors de la revue de mon tableau, j’ai déplacé cette carte dans la colonne « Un jour peut-être ». Et la carte est restée là…

Plus tard au cours de la même semaine, plusieurs facteurs m’ont amenés à considérer à nouveau cette carte :

  • J’avais sauté plusieurs pauses sur plusieurs jours et oublié de changer régulièrement de posture, et donc mon dos commençais à me faire mal
  • Des collègues discutaient de l’idée d’acquérir des bureaux assis / debout et ils l’ont fait et racontaient ensuite qu’ils étaient ravis 🙂 (Thank you Mark and Hugh!)

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J’ai donc déplacé la carte dans la colonne « à faire cette semaine », étudié les différentes options et décidé de changer mon bureau (j’avais acheté le précédent 20 ans avant) en optant pour le modèle Berkan de IKEA.

Avec ce bureau, je peux avoir toute mon installation qui bouge. La première semaine, j’ai vraiment pensé que cela allait m’aider à ne plus oublier les pauses et les changements de posture. J’avais en effet du mal à rester debout très longtemps et j’alternais donc les positions assis et debout au cours de la journée.

2016-03-22 07.29.17 2016-03-22 07.30.03Après 2 semaines, je peux rester debout plus longtemps, le chat utilse ma chaise, et je dois donc m’assurer de bien démarrer mon minuteur pomodoro pour me souvenir de faire des pauses et de changer de posture. Le fait d’être debout a des aspects positifs sur les nombreuses conférences vidéos que j’ai au cours de la journée : je suis capable de fermer les appels plus vite. Le même effet qui a conduit à décider que les synchronisations quotidiennes devaient se faire en étant debout (Il y a une étude la dessus).

Je vous recommande de tester, et vous allez probablement adopter !

 

Le jour ou j’ai reçu mon bureau IKEA, Lisette Sutherland a publié un article montrant son bureau, probablement le même modèle dans une autre taille ! D’ailleurs, si vous êtes intéressé par la collaboration et le travail à distance vous pouvez la suivre !

 

La photo d’entête est de Ryan McGuire.

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Laissez nous coder !

Cet article est en travaux depuis longtemps. Une remarque d’une personne avec qui je travaille m’a rappelé l’urgence de contribuer à résoudre ce problème. Il a dit :

Arrêtez de nous interrompre ! Laissez nous coder !

J’ai commencé à être très sensible aux interruptions avec la découverte de la technique Pomodoro que je raconte dans cet autre article.

Ce que j’ai pu expérimenter est que, lorsque j’étais capable de me focaliser sur une chose, j’étais extrêmement efficace. J’ai donc essayé d’inciter les personnes des équipes avec qui je travaillais à respecter des périodes de la journée sans interruption.

Les personnes identifient facilement les autres comme étant source d’interruption. C’est généralement la partie la plus facile à couvrir et en réfléchissant en équipe on peut trouver des accords dans l’équipe pour stopper le flux d’interruptions et ainsi juguler les effets négatifs.

Il est plus délicat d’admettre que nous sommes nous-mêmes notre propre source d’interruption. Nous commençons quelque chose, et nous voyons une notification d’une autre application, ou notre esprit vagabonde et nous emmène sur autre chose, etc… Il faut donc un fort engagement personnel pour résister à ces multiples tentations de quitter ce que l’on est en train de faire.

Le problème est encore plus important lorsque l’équipe est distribuée.

En effet, avec des équipes co-localisées, j’avais pu expérimenter 2 stratégies :

  • La première était un symbole sur le bureau indiquant que la personne ne souhaitait pas être interrompue (une mascotte rigolote généralement) qui était comprise par les autres personnes de l’équipe
  • La deuxième était la synchronisation de l’équipe sur un rythme : 50 minutes de travail sans interruption, 10 minutes de pause, 15 minutes dédiées aux interruptions, et on recommence avec une pause allongée au moment du déjeuner.

La synchronisation était la technique la plus efficace, mais c’était aussi la plus exigeante en terme de discipline des membres de l’équipe.

Avec une équipe distribuée, la connexion se fait grâce au moyen de communication électronique, et il y a rapidement une exigence tacite qui veut que l’on se doit de répondre rapidement aux sollicitations par email, et encore plus rapidement aux sollicitations sur les salles de discussions (irc, jabber, slack ou autre).

Et si l’on accepte cela, on va passer des journées à sauter d’un sujet à l’autre sans jamais vraiment pouvoir accomplir quelque chose.

LarryKim-MultitaskingCette illustration issue de l’article de Larry Kim sur les tâches en parallèle explique bien cela.

Notre satisfaction va souffrir de ces changements de contexte incessant. De plus chaque fois que nous allons revenir sur une tâche, il est probable que nous allons perdre beaucoup de temps à retrouver le niveau de compréhension du problème que nous cherchons à résoudre.

MikeCohn-ContextSwitchingDans son livre Succeeding With Agile, Mike Cohn cite l’étude de Kim Clark et Steven Wheelwright sur l’impact du multitasking sur la productivité, dont les résultats sont visibles sur l’illustration extraite du livre.

Si l’on est dans une organisation où le travail est distribué par des managers et que ceux-ci transmettent cette pression de l’instantanéité, le temps gâché par les demandes incessantes va pratiquement paralyser l’intégralité de l’organisation. C’est ce qui conduit certaines grandes organisations à s’interroger sur la possibilité qu’une petite équipe de moins de 10 personnes puisse accomplir plus que leur équipe de 300 personnes.

Ce phénomène sera moins marqué dans une organisation où le travail est distribué par le système lui-même et où chaque membre de l’équipe sait ce qu’il doit prendre à la suite d’une tâche réalisée.

group-chat

De façon amusante, Jason Fried a publié un article sur Medium alors que j’écrivais celui-ci. Il fait une série de propositions pour changer l’agrément de l’équipe à propos des moyens de communication et de leurs usages qui me paraissent importants.

La recommandation que je ferais est de prendre un temps pour définir avec l’équipe :

  • l’usage des moyens de communication : ce qui sera discuté par email, par messagerie instantanée privée ou de groupe, par le biais de documents partagés qui permettent une meilleure construction d’une position commune à l’équipe, en veillant à définir les délais de réaction adaptée à chaque cas
  • la façon de protéger chaque personne des interruptions : soit en acceptant des périodes d’indisponibilité, soit en synchronisant l’équipe (plus délicat lorsque l’on est sur distribué sur plusieurs zones géographique), soit en dédiant des personnes sur une période définie à gérer les interruptions inévitables
  • de jouer à un jeu pour comprendre la puissance de la focalisation (comme le jeu du prénom)

Et vous comment laissez vous « coder » les personnes qui travaillent avec vous ?

 

La photo d’entête est de Ryan McGuire.

 

 

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The Five Dysfunctions of A Team

« Si vous pouvez faire que toutes les personnes d’une organisation rament dans la même direction, vous pouvez dominer n’importe quelle industrie, sur n’importe quel marché, contre n’importe quel compétiteur, à tout moment. »

Lorsque l’auteur utilise cette citation d’un ami devant des dirigeants, ils hochent tous de la tête, pas seulement pour montrer leur approbation, mais aussi pour exprimer leur incapacité à faire de cela une réalité.

TheFiveDysfunctionsOfATeamLe succès vient à ceux qui seront capables de dépasser les biais humains qui rendent le travail en équipe impossible.

Les 5 dysfonctionnements d’une équipe (The five dysfunctions of a team) est un livre de Patrick Lencioni (ce n’est pas une nouveauté, mais il est souvent bon de ressortir certains « classiques »). Le livre commence par une histoire mettant en scène les idées qui sont ensuite détaillées dans le dernier chapitre.

Les 5 dysfonctionnements d’une équipe ne peuvent être traités séparément mais doivent être résolus progressivement car ils sont chacun la fondation des suivants.

TheFiveDysfunctionsOfATeam-2Les 5 dysfonctionnements sont suivant l’auteur :

  • L’absence de confiance : la volonté d’être invulnérable dans le groupe
  • La peur des conflits : préférer une harmonie artificielle à des débats constructifs et passionnés
  • Le manque d’engagement : feindre d’adhérer aux décisions du groupe, ce qui créé une ambiguïté qui se propage dans toute l’organisation
  • L’évitement des responsabilités : ne pas prendre ses responsabilités de rappeler à ses pairs les comportements contre-productifs conduisant à viser des objectifs faibles
  • Le manque d’intérêt pour les résultats : se focaliser sur les succès personnels, le statut et l’égo, avant le succès de l’équipe

L’auteur propose ensuite des approches pour résoudre les 5 dysfonctionnements. C’est peut-être là que l’âge de l’ouvrage se voit le plus, car certains outils ont depuis été dépassés par d’autres plus récents et plus efficaces.

Malgré cela, l’ouvrage me semble utile pour le modèle qu’il présente et qui permet de faire prendre conscience à une équipe du chemin qu’il faudra prendre pour devenir une équipe efficace.

Une lecture à recommander à tous 🙂

Vous pourrez aussi apprécier la revue de Rafael sur goodreads (et toutes les autres revues qui vous motiveront à lire ou relire certains ouvrages).

La photo d’entête est de Adam Przewoski.

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Work Rules – Des idées de Google qui vont transformer votre façon de vivre et travailler

Work Rules est un livre de Laszlo Bock, SVP of People Operations at Google. Vous le découvrirez en lisant le livre l’équipe « People Operations » qui pourrait être appelé « Ressources Humaines » dans d’autres organisation, est en réalité très différente dans sa façon de travailler des autres organisations.

work-rulesLa principale différence est son attachement à regarder les faits – plutôt que les opinions – et à se méfier de nos biais humains naturels.

Ils ont donc décider de mesurer tout ce qui concernait les activités liées aux humains et à leurs interactions. Et bien sur, ils se sont intéressés à leur processus de recrutement, et comment les nombreuses interviews et tests de leurs processus ne permettait pas d’éliminer les biais des interviewers. Ils ont donc modifié la façon de conduire les entretiens en continuant bien sur à mesurer.

Les « brain teasers », ces petits exercices pour stimuler la réflexion ne se sont pas avérés si intéressant que cela. Ils montrent peut-être à quel point celui qui les pose est malin, mais ils ne vont pas aider à trouver les bonnes personnes. En posant des questions permettant de partager des exemples de leurs comportements passés, on va apprendre beaucoup plus sur eux. Par exemple : « Parlez moi d’une fois ou votre attitude a eu un impact positive sur votre équipe » ou « Parlez moi d’une fois ou vous avez rencontré des difficultés à travailler avec quelqu’un ».

Leur objectif de recrutement est de n’embaucher que des personnes meilleures qu’eux-mêmes qu’importe le temps que cela prenne.

“Tell me about a time your behavior had a positive impact on your team” and “Tell me about a time you had difficulty working with someone”

Ils ont amélioré les sondages qu’ils font remplir aux employés et les possibilités d’analyses des résultats qu’ils ont ouverts aux managers et aux employés.

Une des choses que je trouve également très intéressante et qui fait partie des choses que je tente de mettre en place avec toutes les équipes avec qui je travaille est le feedback donné par les pairs. Ils ont améliorer leur système en le simplifiant à l’extrême et en ne posant que 2 questions :

  • Dites une chose que la personne devrait faire d’avantage
  • Dites une chose que la personne devrait faire différemment pour avoir plus d’impact

C’est en effet une belle façon d’aider les personnes à grandir avec bienveillance.

Vous découvrirez de nombreuses choses dont j’ai déjà parlé ici comme la façon de remercier, ou d’envoyer des kuddos avec les G-thanks (qui sont bien sur sans approbation managériale) ou les peer-bonus de 750$ (également sans approbation managériale).

Bien sur, l’auteur aborde la façon de (se) fixer des objectifs avec les OKR. Vous pouvez regarder le guide conçu par des personnes de Google à ce sujet : re:Work.

Je vous encourage à lire le livre, à parcourir ce résumé du livre avec de belles illustrations. Pour vous intriguer et vous donner envie, voici le résumé en 10 points :

  1. Donner un sens à votre travail
  2. Faites confiance
  3. Ne recruter que des personnes meilleures que vous
  4. Ne confondez pas développement et gestion de la performance
  5. focalisez vous sur les deux extrêmes
  6. soyez économe et généreux
  7. payez inéquitablement
  8. incitez
  9. gérez l’augmentation des attentes
  10. savourez (et revenez au 1)

 

Si vous voulez nous pouvons en discuter lors d’un prochain club de lecture, ajoutez votre vote à la carte 🙂

 

La photo d’entête est de Jason Yu.