Education profitable ?

Dans un article du 30 avril 2010, Skills for life, paru dans le supplément littéraire du Times, Martha Nussbaum de l’université de Chivago alerte sur une dérive tendant à supprimer l’enseignement des humanités au profit d’enseignement profitable à court terme.

Cet article (heureusement) traduit par Courrier International, dans son édition 1025 du 24 au 30 juin 2010, fait l’introduction du dossier « Où va l’Université ?« .

L’alerte de Matha Nussbaum provient du fait que les humanités et les arts ne cessent de perdre du terrain, tant dans l’enseignement primaire, secondaire qu’à l’université. La quête conjuguée d’économie et de compétences actionnables immédiatement tend à supprimer des programmes ces enseignements.

Pour mémoire, les humanités désignent l’étude de la langue et de la littérature grecques et latines, dans son acceptation actuelle, le terme regroupe également : l’histoire, la géographie, la philosophie, le droit, les langues et la littérature, soit toutes les disciplines qui n’entrent pas dans les sciences exactes.

Ces enseignements, exigeants par la nécessaire participation active et critique qu’ils requièrent pour être délivrés, sont de ceux qui permettent aux étudiants d’acquérir justement cet esprit critique, cette imagination qui leur permettra d’entrer en relation avec les autres et de faire vivre la démocratie.

L’enseignement de l’art est également sur la touche même si la musique arrive à se faire une petite place dans quelques familles.

Ces enseignements seront bien sur de ceux qui ne feront pas de ces étudiants des travailleurs dociles et efficaces.

Pour la démocratie, la liberté de parole, le respect de la différence et la compréhension des autres, demandons à ce que ces enseignements face partie du socle indispensable de tous les enseignements sans exception.

Mon expérience personnelle d’orientation dans une filière technique (bac E) a fait que je n’ai plus eu d’enseignement d’histoire et de géographie dès la fin de la 3ème et que par le jeu des coefficients, le français, les langues et la philosophie n’avaient pas d’intérêt…

Cette hiérarchisation des enseignements est de nature à inhiber notre créativité et à nous empêcher d’exprimer nos talents, comme le raconte Sir Ken Robinson dans la conférence qu’il a donnée aux conférences TED : l’école tue la créativité.

Et pourtant, ma vie au quotidien me démontre tous les jours le contraire… et si j’ai remplacé l’histoire et la géographie par les DVD du dessous des cartes… et les arts par l’exercice de l’attention avec UJUOComment acquérir toutes ces autres compétences indispensables pour vivre en société ?


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