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Un jour, une œuvre

Un jour, une œuvre est le nom du site Internet que je lance aujourd’hui, 10 juin 2008.

L’objectif est de présenter une simple photo d’une œuvre d’art assortie de quelques liens à suivre… Premier jalon d’un jeu de piste à suivre seul, à l’école, en famille, entre amis…

Un jour une œuvre (http://unjouruneoeuvre.eu) est la première pierre d’un projet répondant aux multiples questions que je résumerais en une : Comment permettre à tous de bénéficier de notre héritage culturel ?

à voir également :

La cagnotte numérique de l’Etat par Christophe Costes

Que faire de l’héritage ? par moi-même

J’en profite pour remercier ici tous ceux qui ont contribué au murissement du projet. Ces échanges sont très profitables, merci !

J’apprécierais énormément de recueillir vos commentaires, vos idées qui permettront de faire avancer ce projet (à publier ici ou non à votre convenance).

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Les leviers de la croissance française

Cette session des Rencontres économiques du 5 juin 2008 abordait un thème d’actualité depuis 1975 comme le rappelait l’animateur, Didier Adès, de retour pour cette session… Mauvais diagnostic ? fatalité française ?

Jean-Louis LEVET, directeur général de l’Institut de Recherches Economiques et Sociales (IRES), proposait de faire un diagnostique actuel de la croissance française, en commençant par s’interroger sur la nature de la croissance, et en rappelant qu’elle avance sur 4 roues : les ressources humaines, les ressources naturelles, la formation du capital (infrastructure…) et l’innovation. Le défi actuel étant d’assurer une croissance favorisant l’emploi et un développement humain et durable.

La croissance moyenne mondiale se situe environ à 5% avec une émergence de nouveaux pôles dont la croissance est autour de 10% et une Europe qui a quitté la période de croissance dit des « trentes glorieuses » et qui cherche maintenant un nouveau modèle, et qui devrait aller vers un modèle plus créatif basé sur l’innovation, faire le choix d’une stratégie économique commune plutôt que de s’orienter vers une concurrence fiscale improductive.

La France est passée en quarante ans d’une croissance moyenne de 5% par an à une croissance de 2% par an. Cela s’est traduit par un accroissement des inégalités dont les plus criantes comme l’augmentation des salaires des patrons du CAC40 de 61% en 2007 (voir (1)) (sans lien avec les performances des entreprises qu’ils dirigent) à un impact psychologique fort favorisant un climat de défiance général. De plus :

  • une majorité d’entreprises appliquent un modèle d’organisation production/vente du passé basé sur l’économie d’échelle,
  • ces entreprises n’investissent pas dans l’innovation,
  • Il n’y a pas suffisamment de lien entre entreprises et universités,
  • il n’y a pas suffisamment de PME entre 500 et 2000 personnes
  • les aides pour encourager l’innovation sont captés à 70% par les quelques entreprises de plus de 10000 employés
  • on dénombre 50000 organismes d’aide aux entreprises… pour 50000 PMI performante…

Il est à présent essentiel de mettre en oeuvre une véritable stratégie économique en dépassant les idées reçues comme :

  • le bénéfice de la concurrence : sur certains champs la concurrence est néfaste et accroit les inégalités (comme la concurrence entre régions)
  • les conceptions du monde dépassées : les cerveaux à l’ouest et les jambes au sud… Les centaines de milliers de diplômés de l’enseignement supérieurs Indien et Chinois devraient nous permettre de remettre en cause cela facilement,
  • La substitution des services à l’industrie justifiant les délocalisations…

L’essentiel de nos problèmes de croissance sont internes , ils concernent la formation initiale et la formation continue. Ils sont caractérisés par une rupture entre l’effort consentie et le résultat.

Les intervenants suivants, Gilbert CETTE, directeur des analyses macro-économique et des prévisions à la Banque de France et Philippe AGHION, Professeur à Harvard, tous deux membres du conseil d’analyse économique, présentaient le rapport sur les leviers de la croissance française qu’ils ont co-écrit avec Elie COHEN et Jean PISANI-FERRY.

Gilbert CETTE commençait par partir du constat d’une croissance insuffisante à 2%, en remarquant qu’il n’y a pas de déficit de demande interne. La comparaison internationale de la croissance potentielle, 1,9% pour la France, 2,8% pour les pays Anglo-Saxon, 2,5% pour les pays Scandinave, cette différence notable permettrait de financer aisément la protection sociale. La France pourrait mieux faire en augmentant l’input en travail et la productivité globale… Mais attention aux comparaisons internationales moins d’input en travail et plus de productivité se compensant.

Aussi pour augmenter la croissance potentielle, une étude sur 17 pays de l’OCDE, entre 1985 et 2003 a été menée permettant de déterminer quelles sont les variables significatives :

  • investissement éducation supérieure près de la frontière technologique ;
  • Libéralisation du marché des produits puis du marché du travail
  • Variations de la durée du travail, du taux d’emploi et du taux d’utilisation

Les finances publiques ne ressortent pas comme une variable significative.

Les comparaisons avec les groupes de référence montrent que la proportion de diplômés dans la tranche 25 à 65 ans est de 24% en France, contre 38% dans les pays anglo-saxons et 34% dans les pays scandinaves et que l’effort financier vers l’enseignement supérieur est de 1,3% du PIB en France contre 2,8% pour les pays anglo-saxons et 2% pour les pays scandinaves.

L’augmentation de la croissance potentielle par rattrapage des pays scandinaves amenerait un niveau de PIB à 3,9% en 15 ans (gains de 0,4% par an).

L’effet de diminution des rigidités des marchés des biens et du marché du travail est moins impressionnant (l’écart est moins important au départ) mais produit un gain plus rapidement à 0,2% de PIB par an.

Philippe AGHION prenait la suite pour présenter les réformes proposées dans le rapport :

  • Mobiliser la population en age de travailler :
    • concernant la durée du travail : privilégier l’accord par branche qui nécessite un véritable dialogue social et une très forte syndicalisation, la mesure sur les heures supplémentaires de la TEPA étant considérée comme contre productive à cause des effets d’aubaines…
    • concernant l’emploi des jeunes : favoriser le cumul emploi/étude par exonération de charge, l’effet insertion professionnelle étant très important
    • concernant les séniors : supprimer les desincitations à travailler, mener une véritable débat sur l’age de la retraite et la pénibilité du travail
    • concernant les peu qualifiés : développer le RSA, rendre la PPE plus attractive, favoriser la conciliation vie familiale et vie professionnelle
  • Meilleur fonctionnement du marché du travail :
    • Indemnisation plus généreuse et placement des chômeurs plus performant
    • Contrat de travail : réduire la conflictualité, les délais et les incertitudes
  • Libéralisation du marché des biens :
    • Réforme de la distribution (qui ne va pas assez loin dans le projet de loi actuel)
    • Ouverture des professions fermées
    • Favoriser le financement des PME : revoir le droit des faillites pour que les investisseurs ne soit plus les derniers créanciers, mettre en place un small business act (les marchés publics représentent 3% du PIB européens), réduire les garanties demandées aux entrepreuneurs.
    • Libéraliser les réseaux (eau, électricité, gaz…)
  • Revaloriser et réformer l’enseignement supérieur
    • En augmentant le budget consacré par étudiant : 4 fois inférieur en France qu’aux Etats-Unis
    • En donnant l’autonomie aux universités, mais en évaluant la performance de celles-ci et de leur Président qui ne devrait pas être élus par les professeurs mais par un collège (incluant bien sur des professeurs)
    • Contrairement aux idées reçues : ce ne sont pas les frais de scolarité et la privatisation qui font la différence, en Suède l’université est gratuite, publique ET autonome et évaluée
    • Le rattrapage des pays scandinave nécessite de consacrer 0,7% de PIB (9 milliards d’euros)
    • La réforme Pécresse ne va pas assez loin pour l’instant

Ce qui a été sous-estimé par les gouvernants est le poids des lobbies pour qui les positions actuelles sont satisfaisantes, la nécessité d’un changement de mentalités qui veut dire un véritable investissement dans le dialogue social pour injecter de la confiance. Ce qui semblait bien parti avec les négociations syndicales en cours depuis le début de l’année, gâchée par la non transposition du compromis auxquels étaient arrivés les syndicats… voir (2)

La TEPA a été mise en cause à plusieurs reprises comme une dépense improductive car agissant principalement sur la demande alors que c’est l’offre qui est problématique en France.

Une question a été posée sur le rapport Attali (Philippe Aghion était aussi membre de cette commission) certaines dispositions sont reprises du rapport présenté. C’est une erreur selon lui de ne pas avoir présenté le coût des réformes comme la nécessité de compenser les libéralisations de certains marchés (comme les taxis par exemple) vers les acteurs qui vont avoir à assumer une transition délicate.

Le coût des réformes représente 1,4% de PIB au maximun avec un cout net qui s’annule en 5 ans et un effet sur la croissance de 0,5% par an…

La question que tout le monde se posait était bien sur… Mais pourquoi on ne le fait pas ?

Deux articles du Monde daté du même jour en rapport avec les aspects ayant visiblement contrariés les trois conférenciers :
(1) http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/06/05/patrons-pour-des-salaires-au-merite-par-philippe-maniere_1054179_3232.html

(2) http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/06/05/pourquoi-le-gouvernement-traite-t-il-le-dialogue-social-par-le-mepris-par-francois-chereque_1054176_3232.html

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Données personnelles : risques et opportunités

Voici le thème de cette table ronde organisée par le Club Sénat animée par son Secrétaire général adjoint Jean-Rémi GRATADOUR :

Maître Alain BENSOUSSAN, avocat, Cabinet Bensoussan, auteur de « Informatique et libertés » (Francis Lefebvre), commentera l’évolution juridique du concept de données personnelles sur Internet.

Monsieur Jérôme BOUTEILLER, rédacteur en chef de Neteco, co-auteur de « Bienvenue sur Facebook ! Le mode d’emploi » (Albin Michel), évoquera le rôle des données personnelles dans la stratégie marketing et commerciale de Facebook.

Monsieur Jean GONIÉ, responsable des Affaires institutionnelles de Microsoft France, présentera les principes de respect de la vie privée de Live Search et de la publicité en ligne ciblée.

A l’issue de ces échanges, il sera proposé à Madame Sophie TAVERNIER, Directeur des Affaires juridiques, internationales et de l’Expertise de la Commission nationale de l’Informatique et des libertés, de reprendre les éléments de la discussion, de présenter sa perception des évolutions et le rôle désormais joué par la CNIL.

Difficile de restituer l’habileté oratoire d’Alain Bensoussan, cet « amoureux » de la loi de 78, comme il se qualifie lui-même, « déçue » comme aurait dit le président de la CNIL, décrit l’évolution de la loi en insistant sur l’inversion : « moins d’exigence pour le secteur public » (qui était vu comme le big brother en puissance à l’époque) et « plus d’exigence pour le secteur privé » (dont on avait certainement pas anticipé les capacités de traitement/croisement… de fichier à l’époque de la rédaction du texte)… alors même que le secteur public fabrique le passeport biométrique…

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Assises du numérique

Les assises du numérique ont été ouvertes ce jeudi 29 mai 2008. Beaucoup de choses ont été dites sur ce sujet, j’avais simplement envie de revenir sur quelques moments :

  • Le discours d’ouverture d’Eric Besson : plan pour le développement du numérique pour la fin juillet, 27 axes de travail, 90 chantiers, un site collaboratif : http://assisesdunumerique.fr
  • Le discours d’ouverture de Viviane Redding : Beaucoup d’enthousiasme ! Même lorsqu’elle rappelle à la France ses obligations en matière de déficit, ou que la présidence de l’Europe lui revient dans quelques jours… Le numérique est une opportunité de développement… accès pour tous (40% de personnes n’ayant pas accès à Internet), contenus pour tous, leadership dans le mobile à conserver en prenant les bonnes décisions de libération de fréquence permettant de rééditer le succès du GSM, émergence d’un régulateur européen avec un véritable pouvoir permettant de dépasser le niveau du plus petit dénominateur… Annonce du lancement de Europeana pour novembre 2008 2 millions d’œuvres accessible à tous !!
  • L’Internet 3.0 ou on parle à nouveaux du potentiel de partage et d’échange qu’apportent les technologies numérique, l’envie de publier les ressources pédagogiques pour aller vers une formation pour tous…

Bien d’autres choses au cours de cette journée très dense laissant peu de place aux contributions et commentaires de l’assistance.