Alexis Monville (en)

Compétences distribuées ?

Les propositions d’optimisation des organisations reposent souvent sur un regroupement des compétences au sein de centre de service agissant pour le compte de l’ensemble de l’organisation. L’atteinte de la « taille critique » pour conduire une activité est le principal argument utilisé pour justifier cette proposition. Cette taille permettant de se doter des compétences variées – voire rares – sans avoir besoin de chercher le « mouton à cinq pattes » pour le seul poste à pourvoir de l’organisation.

De plus, la localisation en un même lieu des compétences nécessaires pour rendre le service pour l’ensemble de l’organisation est la solution retenue dans la plupart des cas. La conséquence de ce choix, est que les humains qui portent ces compétences vont devoir changer de lieux de vie, éventualité qu’une partie d’entre eux va accueillir avec joie et que d’autres redoutent ou rejettent pour des motifs qui, pris individuellement sont tout aussi rationnels que le choix de localisation.

Une autre option à cette localisation géographique unique, pourrait être la gestion des compétences distribuées sur le territoire, évolution importante de l’approche managériale d’une activité qui peut-être permise par une utilisation appropriée des technologies actuelles.

D’autres avantages peuvent apparaître et sont mis en avant par certains, comme par ce responsable du développement informatique d’un projet important, qui me racontait récemment en faisant le bilan de son projet, qu’il aurait finalement préféré que son équipe de développement soit répartie dans plusieurs lieux plutôt que localisée dans le même bureau. Cela aurait rendu obligatoire la formalisation de la communication via les outils partagés :

  • Les rapports avec les métiers donneurs d’ordre auraient ainsi été modifiés car ils auraient pu mieux percevoir l’impact de leurs décisions (ou non décision) sur les équipes de développement ;
  • Les difficultés rencontrées auraient été visibles de tous et l’entre aide dans l’équipe pour leurs résolutions auraient pu s’installer plus facilement ;
  • L’intégration de nouveaux membres à l’équipe aurait été facilitée par l’existence de cette histoire accessible du projet ;
  • La publication des travaux réalisés de façon continue aurait exercée une pression bénéfique sur chacun des membres de l’équipe améliorant la qualité et la productivité ;
  • Le projet aurait également eu la possibilité de séduire d’autres métiers dans l’organisation, et ainsi trouver de nouveaux budgets pour son évolution.

Une vision éventuellement utilisable pour d’autres métiers que le développement informatique permettant de combiner les notions de centre de service et une distribution géographique étendue.